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Florian Bachelier

Premier Questeur de l'Assemblée nationale

Député (LaREM) de la 8ème circonscription d'Ille-et-Vilaine


Achille pris aux cheveux par Minerve

Le thème, le lieu et le moment m’imposent de convoquer devant nous un européen, un Français, député, un écrivain : je nomme donc Victor Hugo. Offrons-nous la formidable et délicieuse occasion de lire et relire des mots plus grands que nous.

Des mots dont l’implacable justesse et la troublante modernité viennent percuter nos vérités et nos engagements du quotidien.

Des mots qui érigent la littérature, le livre au-dessus de tout.

Des mots qui invitent les hommes et les citoyens à l’exploration des profondeurs de l’âme.

C’est au fond cela qui fait que la littérature et le livre nous rendent plus épais, mieux denses, dans ce rapport si particulier, d’abord à soi et ensuite au monde.

Victor Hugo, dans son discours d’ouverture du Congrès littéraire international du 7 juin 1878, le disait, lui, avec génie : « La lumière ! La lumière toujours ! La lumière partout ! Le besoin de tout c’est la lumière. La lumière est dans le livre. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner, laissez-le faire. Qui que vous soyez qui voulez cultiver, vivifier, édifier, attendrir, apaiser, mettez des livres partout ; enseignez, montrez, démontrez ; multipliez les écoles ; les écoles sont les points lumineux de la civilisation ».

« Les intelligences sont des routes ouvertes ; elles ont des allants et venants, elles ont des visiteurs, bien ou mal intentionnés, elles peuvent avoir des passants funestes ; une mauvaise pensée est identique à un voleur de nuit, l’âme a des malfaiteurs ; faites le jour partout ; ne laissez pas dans l’intelligence humaine de ces coins ténébreux où peut se blottir la superstition, où peut se cacher l’erreur, où peut s’embusquer le mensonge. L’ignorance est un crépuscule ; le mal y rôde. Songez surtout à l’éclairage des esprits. »

 « La vérité est une et n’a pas de rayon divergent ; elle n’a qu’un synonyme, la justice. Il n’y a pas deux lumières, il n’y en a qu’une, la raison. Il n’y a pas deux façons d’être honnête, sensé et vrai. Le rayon qui est dans l’Iliade est identique à la clarté qui est dans le dictionnaire philosophique. Cet incorruptible rayon traverse les siècles avec la droiture de la flèche et la pureté de l’aurore. Ce rayon triomphera de la nuit, c’est à dire de l’antagonisme et de la haine. C’est là le grand prodige littéraire. Il n’y en pas de plus beau. La force déconcertée et stupéfaite devant le droit, l’arrestation de la guerre par l’esprit, c’est, ô Voltaire, la violence domptée par la sagesse ; c’est, ô Homère, Achille pris aux cheveux par Minerve ! »

En quelques mots, le génie hugolien résumait l’enjeu suprême. Le combat éternel du genre humain. Celui qui change aujourd’hui de format en se masquant derrière une prétendue modernité mais qui au fond reste le même. Guerre à la guerre, haine à la haine ! Democracy Dies in Darkness est la nouvelle devise du Washington Post.

L’influence numérique et la cyberguerre modifient au niveau mondial les armes et doivent nous pousser à une doctrine plus lucide mais la bataille pour la lumière doit se mener chaque jour et partout. Cette bataille d’exigence se remportera essentiellement par la culture, l’école, l’esprit critique, le temps long de l’analyse, des perspectives plus larges et plus hautes et donc plus que jamais par le livre.

 

 

Florian Bachelier, Premier Questeur de l'Assemblée nationale, Député (LaREM) de la 8ème circonscription d'Ille-et-Vilaine

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