table ronde N°3-14h00

Complotisme : élus, médias, les causes de la défiance

Animée par Elizabeth Martichoux, journaliste en charge de l'interview politique sur LCI, Présentatrice de « État de santé » sur LCP-Assemblée nationale, avec :

Florian Bachelier, Premier Questeur de l'Assemblée nationale, Député (LaREM) de la 8ème circonscription d’Ille-et-Vilaine ; Caroline Fourest, Ecrivaine-Réalisatrice, éditorialiste, co-fondatrice de la revue ProChoix, auteur de Génération offensée (Grasset) ; Catherine Nay, journaliste et chroniqueuse politique ; Stéphane Peu, Député (GDR) de la 2ème circonscription de Seine-Saint-Denis

Mi-juin 2019, un rapport du Reuters Institute[1] estimait que seulement 24% des Français avaient confiance en l’information livrée par les médias, soit 11 points de moins qu’en 2018. C’est le taux le plus bas jamais enregistré dans ce cadre. De leur côté, les élus n’y échappent pas non plus, en témoigne le baromètre annuel du Cevipof qui, en janvier 2019, révélait une défiance historique des Français à l’égard de leur classe politique.

De toute évidence, la crise des « Gilets jaunes » est passée par là. De la difficulté pour les journalistes de traiter ce mouvement inédit, à celle des élus de dialoguer et de trouver des réponses précises à un pêle-mêle de questions et revendications. Cette période marque une augmentation sensible de la défiance envers les institutions qui fondent la démocratie. Il faut dire que l’information et les médias sont un pilier central de notre Constitution et lorsqu’ils sont remis en cause, ou rejetés, c’est tout l’édifice qui est fragilisé.

L’enquête Reuters a également permis de mettre en avant l’importance du smartphone et des réseaux sociaux dans l’accès à l’information. De fait, le mouvement des « Gilets jaunes » est né sur Facebook, et c’est sur ce même réseau que de nombreuses pages d’informations dites alternatives ont proliféré depuis, court-circuitant ainsi les médias traditionnels. Ce nouveau rapport à la fabrication et à la consommation de l’actualité pose problème : comment contrer l’influence des fake news et des théories conspirationnistes ?

Comment expliquer le fossé grandissant entre les Français et leurs élites et comment regagner la confiance des citoyens ? Peut-on lutter contre les fausses informations sans porter atteinte aux libertés fondamentales de chacun ? Quels sont les risques de l’infobésité à laquelle nous sommes continuellement confrontés ? Autant d’interrogations se posent autour de ce sujet passionnant et éminemment d’actualité.

[1] L'Institut Reuters pour l'étude du journalisme (RISJ) est un centre de recherche et de réflexion britannique travaillant sur la question des médias dans le monde.

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