📖 Cette semaine, Philippe Langenieux-Villard porte son regard sur le livre « 16 ans résistant » de Robert Birenbaum, publié aux éditions Stock.

Jeune juif parisien de 16 ans, Robert Birenbaum comprend, le jour de la rafle du Vél’ d’Hiv’ la nécessité de s’engager dans la résistance.

À 97 ans, Robert Birenbaum qui vient de recevoir la Légion d’honneur des mains du président Emmanuel Macron, se souvient des trois années passées avec les jeunesses communistes entre 1942 et 1944 à combattre l’occupant dans les rues et les couloirs du métro de Paris et à espérer intégrer le rang des Francs Tireurs Partisans.

Être FTP, c’est prendre les armes pour se battre. Un malheureux concours de circonstances lui interdira d’en être membre.

C’est ici un texte simple et vrai, où se succèdent les actions les plus variées, toujours dangereuses, parfois avortées, d’un militant qui n’a pas oublié la gifle reçue un jour par un allemand parce qu’il portait l’étoile jaune au revers de sa veste. La qualité du livre tient clairement à la succession des souvenirs, livrés avec un accent de vérité et marqués par des faits très concrets que chaque lecteur peut imaginer.

C’est donc un témoignage supplémentaire sur les années d’occupation, sur le courage de jeunes gens travaillant en secret de leur famille à la libération de notre pays, sur la dureté d’un combat inégal mais vécu comme nécessaire alors que depuis le 29 mai 1942 des panneaux interdisaient « aux juifs et aux chiens » l’accès à certains établissements publics. 

Publié opportunément à quelques jours de l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian, ce livre se situe à la lisière de l’arrestation tragique  des membres de l’Affiche rouge et constitue un hommage nouveau à cette jeunesse juive et communiste française qui a payé un lourd tribut pour ses idées et pour ses origines, mais aussi livré une vraie et grande bataille aux collabos et aux nazis d’une Allemagne dominatrice et méprisante.

« 16 ans résistant », Robert Birenbaum, Éditions Stock