prix du livre d’histoire contemporaine 2023

interview de Bénédicte vergez-chaignon

Lauréate de la catégorie « Essai » pour son ouvrage Colette en guerre : 1939-1945

LLS : Qu’est-ce que ça vous fait de recevoir le Prix ?

B. VERGEZ-CHAIGNON : C’est une grande joie et une grande surprise parce qu’il y a un vrai suspense. Ça me fait particulièrement plaisir de l’avoir reçu au Panthéon, c’est un lieu que j’aime beaucoup.

LLS : Pourquoi avoir consacré un ouvrage à Colette ?

B. VERGEZ-CHAIGNON : Je suis une lectrice de Colette depuis mon adolescence. J’avais lu plusieurs biographies d’elle, sans avoir de réponse sur la Seconde Guerre mondiale, si ce n’est des rumeurs en général assez malveillantes. J’ai voulu aller voir de plus près, à partir des archives, pour avoir les réponses. Finalement, ça a été un grand voyage plaisant et intéressant. J’ai retrouvé la Colette qui m’inspirait confiance.

LLS : En quoi est-il important de transmettre l’Histoire ?

B. VERGEZ-CHAIGNON : L’Histoire est un récit, donc c’est déjà un plaisir. Depuis mon enfance, je vis l’Histoire comme une façon de répondre à sa curiosité. Comme j’ai le privilège de pouvoir aller dans les archives et dans les bibliothèques, je suis heureuse de le partager avec les lecteurs. Il y a toujours des lecteurs pour l’Histoire.

LLS : En tant que spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, qu’apporte Colette dans la connaissance de la guerre ?

B. VERGEZ-CHAIGNON : Colette est très représentative, en réalité, de tous les Français aux prises avec une vie quotidienne particulièrement difficile, avec l’angoisse de la guerre, du devenir de la guerre, du devenir de leurs proches ... La différence, c’est qu’elle a le talent pour le dire, et souvent le courage ou l’habileté de le faire contre la censure.