“L’obsession égalitaire”

ERWAN LE NOAN

Le regard de Philippe LanGÉnieux villard

Depuis plus d’un siècle, les inégalités diminuent, en France comme ailleurs. » Suffisamment ? Trop ! Avec cet ouvrage, Le Noan va contre les idées reçues et le discours dominant, en affirmant que la volonté d’égalité conduit au renoncement à la réussite.

Si l’égalité des droits est une évidence morale, elle n’aboutit pas à l’égalité de tous face à la réussite, au succès et à la fortune. L’obsession égalitaire est absurde et contre-productive. D’ailleurs, plus les inégalités se réduisent - et c’est clairement le cas en France - moins elles deviennent supportables et plus le sentiment d’injustice s’accroit ! Citant Tocqueville, il rappelle que l’obsession égalitaire conduit à la comparaison permanente, et donc à tous les sentiments d’injustice et de jalousie.

Le marxisme a montré les limites de l’égalité et de la fin des libertés tandis que le libéralisme et le capitalisme ont fait reculer la pauvreté dans le monde tout en préservant la liberté et la démocratie. Quant à notre époque, si souvent dénoncée, elle n’a vraiment rien à envier à celles qui l’ont précédée.

L’auteur dénonce avec vigueur ceux qui veulent « rationner » la richesse, rappelant qu’à « vouloir favoriser les plus fragiles et limiter la prospérité de ceux qui sont au sommet de l’échelle sociale, on espère qu’avec moins de riches, on aura moins de pauvres ».

Il faut admettre que la méritocratie, corollaire de la démocratie, de la liberté d’entreprendre, d’innover et de réussir, devrait constituer le socle commun de notre société. Car l’inégalité stimule, incite et éveille. « Il existe des inégalités justes, fondées sur la distinction méritocratique. Tout ce qui est différent n’est pas inégal ; tout ce qui est inégal n’est pas injuste ».

En refermant ce livre, le lecteur lui donne raison.