Emmanuelle Ducros

Pour “Relance du ferroviaire: un voyage en absurdie” l’Opinion

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J'ai toujours voulu être journaliste, mais, lorsque j'ai été formée à Sciences-po Grenoble puis à l'ESJ de Lille, il y avait UN journalisme que je ne voulais pas exercer : le journalisme économique. Cette matière me paraissait si sèche, désincarnée, inhumaine. 

 Je suis heureuse que le destin ait décidé, malgré moi, que ce serait ma voie, car le journalisme économique me donne de grands bonheurs depuis près de 20 ans. C'est particulièrement vrai depuis la création de l'Opinion, que j'ai rejointe à ses débuts, en 2013. J'écris essentiellement sur l'agriculture, les transports et la tech. Mais pas seulement. 

 Le journalisme économique est un angle d'attaque fantastique pour lire le monde. On peut, par ce biais, tout raconter, absolument tout : pas seulement le contenu de notre porte-monnaie ou la politique de la BCE mais aussi la structuration des paysages, les légumes de notre assiette, l'électricité dans nos fils, le trajet de la cafetière chinoise jusque dans notre cuisine ou nos jolis souliers italiens ; le film dans la salle de cinéma, nos vacances au bout du monde ou, comme je l'ai proposé avec l'article soumis pour ce prix, nos voyages en train. Cette liste pourrait être infinie.

 Matière sèche, désincarnée, inhumaine? Je crois désormais que c'est tout le contraire. J'essaie d'ouvrir le capot de l'économie, de mettre les mains dans le moteur. Je m' émerveille de son fonctionnement. Je me désole de ses ratés. J'espère contribuer à aider mes concitoyens à n'avoir plus peur de l'économie, à mieux la comprendre, afin qu'ils puissent choisir leur futur de façon éclairée.