Croire n’est pas savoir !

C’est en 1637, alors que Galilée vient d’être condamné, que René Descartes publie, anonymement, aux Pays-Bas, le Discours de la Méthode sous-titré « Pour bien conduire sa raison, et chercher la vérité dans les sciences ».

Quatre siècles plus tard, la question reste de pleine actualité et c’est avec grande pertinence que le thème retenu pour la 29ème édition de la Journée du Livre Politique organisée par l’Association Lire la société – Lire la Politique est « La déraison au pays de Descartes et ailleurs ».

Pas une journée ne passe sans que soient évoqués de nouveaux « complots » pour masquer la réalité de faits, sans que soient remises en cause des vérités scientifiques et la parole des experts, sans que les difficultés actuelles de notre société ne soient teintées d’une apocalypse inéluctable et démobilisatrice. Les vives réactions au récent livre de Steven Pinker « Le triomphe des Lumières », dans lequel il rappelle que la vie sur Terre s’améliore globalement et que la raison, la science et l’humanisme sont les meilleurs moyens de surmonter les défis auxquels nous sommes confrontés, sont également très significatives.

Avons-nous perdu la faculté de bien user de notre « bon sens » ? Avons-nous oublié l’héritage des Lumières ? La complexité croissante et l’accélération du monde, le sentiment, prégnant chez nos compatriotes, de peur de l’avenir et des nouvelles technologies, l’accès massif pour tous à un volume considérable d’informations de qualité inégale sont-ils des facteurs explicatifs de la déraison actuelle ?

Autant de questions auxquelles cette 29ème édition de la Journée du Livre Politique tentera d’apporter des premiers éléments de réponse.

Merci à Luce Perrot, fondatrice de notre Association de promotion de la littérature politique, qui a su convaincre les grandes autorités publiques de la force du livre au service de notre démocratie.

Ne l’oublions pas : le triomphe de la déraison mettrait en péril notre socle républicain. C’est à nous tous, enseignants, chercheurs, élus, décideurs publics ou privés, acteurs des médias, d’informer nos concitoyens pour qu’ils soient pleinement engagés dans la préservation d’un modèle politique qui ne saurait avoir d’autre objectif que celui du bien commun.

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